L'Art de la coupe au katana...
Il s'inspire du duel au sabre. L'adversaire est matérialisé par une paille de riz roulée. Il se pratique également à deux au bokken.
C'est une discipline très technique, complète et authentique, en plus de son côté philosophique et traditionnel mais, jusqu'à un passé encore récent, elle n'était accessible qu'aux personnes possédant déjà un certain niveau technique dans l'utilisation du Katana et du Wakizashi, ou sabre court ; dorénavant grâce à la codification des différentes écoles (Kihon du France Tenshin Ryu Battodo, Seitei Toho Battodo…), sa pratique est ouverte à toutes et à tous (Pour des raisons de sécurité évidentes la pratique de la discipline n'est pas ouverte aux enfants !).
Ces écoles de coupe s'inspirent du combat au sabre entre combattants de même niveau technique. Son approche à pour but la codification et la mise en place d'un "langage commun" afin de pouvoir réunir tous les pratiquants venus de styles et de ryu différents. La pratique s'effectue sous forme de kata, la coupe se concrétisant ensuite sur une cible de paille s'abordant comme un adversaire. La coupe de style aragiri destinée à couper des objets métalliques ou shitachi, la coupe de corps morts n'ont pas leur place dans la majorité des écoles du battodo.
Le Kata ou Kata Geïko s'appuie, en premier lieu, sur une longue pratique technique au sabre d’entraînement en bois (bokken) ou Iaïto, d'abord à deux sous forme de kihon, puis seul dans le même esprit. Suivent les exercices de coupes réelles seul comme à deux (assis sur les genoux ou Seiza, assis en tailleur ou Taté Hiza et enfin debout Taichi Waza). Les coupent peuvent s’effectuer également sur place comme en déplacement, avec un ou deux sabres, généralement un grand et un petit.
Le Battodo sert à tester "in situ" ses techniques de coupe et de pique sur différents matériaux fixés par la tradition : des bottes de paille, des bambous, des dessus de Tatami japonais roulés et des Tatami eux-mêmes, etc…
Maître Jean-Pierre Réniez du Tenshin Ryu Battodo
En général, le battodo se divise en quatre niveaux d'étude comprenant chacun cinq kata. Chacun d'eux correspond à une situation de combat particulière telle qu'on peut l'imaginer en Iaïdo ou kenjutsu. A partir de cette idée, il est impossible de scinder le battodo des autres disciplines complémentaires telles le Iaïdo et le Kenjutsu, apportant les connaissances à la pratique plus large de l'escrime japonaise traditionnelle. Le but n'est pas prioritairement de trancher. La coupe doit être la résultante d'un ensemble de facteurs et ne prend son sens que dans la globalité de la technique.
Maître Serge Degore du Seitei Toho Battodo
Les trois premiers niveaux, SHODEN, niveau de base, CHUDEN, niveau intermédiaire, OKUDEN, niveau supérieur se pratiquent seul face à une cible. Seul le dernier kata d'okuden requiert deux adversaires et donc deux cibles. Le quatrième niveau, KUMITACHI, est la mise en confrontation de deux partenaires sur une même cible. En conséquence, il demande d'être hautement expérimenté, les sabres passant relativement près de chacun des pratiquants. Le rythme dans la coupe et le contrôle du sabre sont fondamentaux pour pouvoir travailler dans un climat de sérénité et de sécurité. Dans ce cas de figure, un kiaï accompagne les actions.
Bernard Durand sensei Calligraphie au sabre par Kato sensei (Kenpitsu)
A ces quatre niveaux se rajoutent deux formes de coupe, (formes rarement présentées aux publiques) :
SHINCHOKUGIRI, consiste en une coupe verticale sur des cibles placées horizontalement. Ce type de coupe verticale diffère largement du suemonogiri par le fait qu'il s'inspire là encore d'une situation de combat et que la cible est la représentation d'un adversaire.
Maître Jean-Pierre Réniez
TSUYUBARAI, est un kata à l'esprit très particulier, étant un rituel d'inspiration Shinto visant à chasser les éléments maléfiques dans un lieu destiné à des cérémonies.